Afin d’étoffer son offre de produits, Subaru a lancé la XV Crosstrek pour l’année modèle 2013. Plutôt que de réinventer la roue, le constructeur a plutôt repris les composantes de sa compacte Impreza. Pour lui donner un air robuste, il en a augmenté la garde au sol et habillé la carrosserie d’éléments spécifique. Au programme, trois versions : Tourisme, Sport et Limited. Pour cet essai, j’ai pris le volant d’une version Sport.
D’entrée de jeu, descendre de la côte de l’Impreza est loin d’être une mauvaise nouvelle. C’est une voiture qui bénéficie d’une bonne réputation. C’est aussi une voiture qui, grâce à son rouage intégral, apporte une valeur ajoutée au sein de la catégorie des compactes dominée principalement par les Honda Civic, Mazda3 et Toyota Corolla. Toutefois, si l’Impreza présente des formes qui se fondent dans le paysage, il en est autrement de la XV Crosstrek, surtout lorsque l’on opte pour l’audacieuse couleur « Orange tangerine ».
Le tour du proprio
Comme elle utilise les fondements de l’Impreza, la Subaru XV Crosstrek partage, à quelques exceptions près, des dimensions comparables. Les éléments cosmétiques, la garde au sol plus haute et les jantes de 17 po la font cependant paraître plus imposante qu’elle ne l’est en réalité. Et la version Sport? Elle n’a de sportif que le nom. Ce sont plutôt les accessoires tels que le toit ouvrant et le volant gainé cuir qui font la différence.
L’accès aux places avant ne présente aucune difficulté. À l’avant, les sièges procurent un bon confort. Le conducteur obtient rapidement une position de conduite confortable, qui est bonifiée par un bon dégagement pour les jambes et la tête. Les instruments sont lisibles et la plupart des commandes regroupées au centre de la console, d’utilisation facile : trois commandes rotatives pour régler rapidement et simplement la climatisation. Simple et efficace.
Il en est tout autrement des boutons pour activer les éléments chauffants des sièges, qui sont placés dans un endroit qui défie les règles d’ergonomie : derrière le levier du frein à main, tout près des portes-verres. Il faut donc quitter momentanément les yeux de la route ou, à tout le moins, en être distrait le temps que la main ne les trouve. En revanche, ils équipent toutes les versions.
La visibilité est généralement bonne, sauf lorsqu’on regarde du côté droit, vers l’arrière. De grands rétroviseurs extérieurs améliorent cependant la visibilité latérale. Les versions Sport et Limited reçoivent notamment des phares au xénon à décharge haute intensité, ce qui améliore grandement la vision nocturne.
La présentation des lieux est à l’image de l’Impreza : sobre. Des appliques au fini titane ajoutent toutefois une touche de dynamisme. Les matériaux utilisés sont de bonne qualité. Le recouvrement du tableau de bord est souple et les plastiques dégagent une impression de solidité. À l’intérieur de mon véhicule d’essai, tous les éléments étaient bien assemblés. Malheureusement, des bruits de moteur et de vent obscurcissent ce portrait somme toute positif.
À l’arrière, deux adultes devraient apprécier le confort de la banquette et le bon dégagement pour les jambes et la tête. L’aire de chargement est par ailleurs généreuse : elle contient 632 litres lorsque les dossiers de la banquette sont relevés. À titre de comparaison, elle atteint 614 litres dans le Mitsubishi RVR, que l’on peut considérer comme un rival.
L’approche Subaru
La XV Crosstrek n’est pas différente de la fratrie Subaru : elle loge sous capot un moteur à cylindres opposés à plat. Cette configuration de moteur qu’utilise Porsche permet d’abaisser le centre de gravité de la voiture. Car plus ce centre est élevé, plus le contrôle du véhicule devient difficile.
Lorsqu’on ouvre le capot, on retrouve sans surprise que les ingénieurs y ont placé le quatre cylindres de 2,0 l l’Impreza. Même si la voiture est un peu plus lourde, ils ont conservé les mêmes paramètres : une puissance de 148 chevaux et un couple de 145 lb-pi à 4 200 tr/min. De série, il est relié à une boîte manuelle à 5 rapports ou, comme c’était le cas de ma voiture d’essai, à une boîte à variation continue (CVT).
Le tandem fournit des performances adéquates, à défaut d’être éclatantes. Les accélérations et les reprises pourraient démontrer un peu plus d’entrain. Toutefois, elles devraient convenir pour un usage quotidien. L’utilisation d’un moteur un peu plus puissant aurait peut-être renforcé l’habillage robuste de la XV Crosstrek, d’autant plus que sa capacité de remorquage atteint 680 kg (1 500 lb).
La boîte CVT fonctionne correctement dans la plupart des circonstances, mais elle n’offre pas la discrétion que l’on apprécie chez Nissan. À ce titre, elle bat cependant à plate couture celle du Mitsubishi RVR. En certaines occasions, on la sent donc un peu trop… présente. De plus, elle freine un peu trop les ardeurs de la voiture en descente. Les constructeurs utilisent de plus en plus les boîtes CVT parce qu’elles leur permettent de réduire l’un des ennemis mortels de la consommation d’essence : le poids.
Lors de mon essai, la neige étant de la partie, j’ai néanmoins obtenu une consommation de 11,2 l/100 km. L’hiver, une voiture peut consommer environ 10 % de plus de carburant, notamment en raison des pneus et, dans le cas des produits Subaru, de la présence du rouage intégral en prise constante. En effet, lorsque la voiture utilise la CVT, le couple est réparti dans une proportion de 60 % à l’avant et de 40 % à l’arrière dans des conditions d’utilisation normales, alors qu’il est divisé de façon égale entre les roues avant et arrière lorsqu’elle est munie d’une boîte manuelle. Habituellement, la grande majorité de ces systèmes place la totalité du couple sur les roues avant et le répartissent en fonction des besoins de traction. De cette façon, on réduit la quantité de carburant nécessaire pour alimenter le moteur. Aussi, il faut admettre que, la plupart du temps, lorsque la chaussée n’est pas recouverte de neige ou de plus, la présence du rouage intégral est inutile.
L’air et la chanson?
Conçue pour la conduite tout-terrain cette Subaru XV Crosstrek? Pas vraiment. Bien qu’ils en aient l’air, la plupart des véhicules de ce type excellent surtout sur les chemins balisés. Et la Crosstrek n’y fait pas exception. Par contre, la garde au sol étant élevée, elle peut plus facilement franchir des obstacles (lire un amoncèlement de neige dans votre entrée de cours, par exemple), sans risquer d’endommager les composantes en-dessous du véhicule. C’est tout de même une plus-value.
Derrière ses airs utilitaires, elle cache une conduite qui rappelle une fois de plus celle de l’Impreza. Par contre, les concepteurs de Subaru ont réglé la suspension, indépendante aux quatre roues, plus fermement afin de limiter le plus possible les mouvements plus prononcés de la carrosserie, que peut entraîner la hauteur importante de la garde au sol. Il y a cependant un prix à payer : lorsque la chaussée devient plus raboteuse, la voiture peine parfois à maintenir le confort des occupants. Mais sur beaux pavés, elle leur assure davantage de quiétude. Le dosage de la direction allie la souplesse et la fermeté, ce qui la rend maniable au quotidien, mais pas nécessairement agile. Les jantes de 17 po contribuent à renforcer la stabilité de la voiture.
Comme elle est plutôt unique dans cette catégorie, si l’on exclut les utilitaires compacts conventionnels tels que le Kia Sportage, le Honda CR-V ou le Toyota RAV4, il est plus difficile de comparer la qualité du comportement routier. Mais, si je la compare une fois de plus au Mitsubishi RVR, elle obtient une note beaucoup plus élevée. Du reste, elle est solidement construite. Enfin, comme tous les produits de la maison, elle peut compter sur le rouage intégral qui brille par son efficacité et sa discrétion de fonctionnement.
Le mot de la fin
La XV Crosstrek est une alternative intéressante aux utilitaires compacts conventionnels. Ceux qui envisageaient déjà la possibilité d’acquérir une Impreza à hayon pourront, pour peu qu’ils acceptent de payer jusqu’à 2 000 $ de plus selon la version, en obtenir cette version plus dynamique. Je ne peux cependant passer sous silence le fait que, lorsqu’on étudie de plus près leur prix, certaines livrées coûte un prix sensiblement comparable à celui de véhicules plus polyvalents et mieux motorisés. Si toutefois il a un coup de cœur pour la voiture, l’acheteur devrait en apprécier les qualités.
Fiche technique de la Subaru XV Crosstrek Sport 2013
- Entraînement : Rouage intégral
- Moteur : H4, DACT, 2,0 l, 148 chevaux, 145 lb-pi de couple
- Boîte : À variation continue (CVT)