Habitabilité aux premières loges
Les concepteurs ont profité de cette refonte pour augmenter les dimensions de leur Pathfinder. Ainsi, on ne peut que constater l’abondance d’espace, ce qui lui permet d’ailleurs de recevoir à son bord jusqu’à sept personnes. Malgré la hauteur du véhicule, l’accès aux places avant ne pose aucune difficulté particulière. Une fois assis dans leur siège, le conducteur et le passager peuvent apprécier le confort : ces sièges sont larges et ils procurent un bon soutien. L’espace pour les jambes et la tête suffit pour accommoder des occupants de plus grande taille.
Le Nissan Pathfinder de quatrième génération suit la tendance actuelle en matière d’utilitaires intermédiaires. Pour 2013, les changements sont significatifs. Nouvelle plateforme, nouvel habillage, nouvelle motorisation et nouvelle motricité. Désormais, l’utilitaire ne loge plus à l’enseigne des véhicules d’allure robuste. Cette approche plaira-t-elle davantage ?
Au chapitre de ses mensurations, le Pathfinder est moins imposant que le Chevrolet Traverse ou encore la Mazda CX-9. Il navigue plutôt entre les eaux du Honda Pilot et du Toyota Higlander. Lorsque l’on monte à bord, on ne sent plus l’effet utilitaire qui était l’apanage de son prédécesseur. La plupart des éléments sont présentés de façon ergonomique, et ils dénotent une plus grande impression de raffinement.
Le conducteur peut trouver aisément une bonne position de conduite et jouir d’une bonne visibilité. Celle-ci est cependant obstruée par les larges montants de toit à l’avant et, lorsque l’on tourne la tête du côté droit vers l’arrière, par les appuie-tête. Il n’y a toutefois là aucune surprise puisque c’est habituellement le lot de ce type de véhicules. Fort heureusement, la caméra et le sonar de recul équipent de série toutes les versions, à l’exception malheureusement de la version d’entrée de gamme, la S. Ces caractéristiques seraient pourtant fort utiles pour faciliter les manœuvres de stationnement de ce véhicule pour le moins encombrant. La version de base n’est pas non plus munie de la technologie Bluetooth ni de la radio par satellite.
L’instrumentation est clairement disposée et la plupart des commandes sont à portée de la main. Par contre, les commandes pour régler la climatisation sont un peu basses et le bouton pour activer le volant chauffant est caché par le volant. Les matériaux utilisés semblent de meilleure qualité que par le passé. Mais, bien qu’ils soient davantage texturés, la plupart des plastiques manquent de souplesse. Pour en juger, il suffit de les comparer avec ceux utilisés dans le récent Hyundai Santa Fe, un rival. Du reste, la finition ne présentait aucune faille notable dans mon véhicule. Ce n’est cependant pas le cas de l’insonorisation qui est insuffisante pour étouffer adéquatement les bruits produits par le vent et le roulement.
La livrée SL comporte un certain nombre de caractéristiques haut de gamme, telles que des sièges en cuir avec réglage du soutien lombaire électrique pour le conducteur, un siège à réglages électriques pour le passager, des sièges chauffants pour la deuxième rangée, des garnitures en similibois et des plaques de seuil de portes en acier inoxydable, ainsi qu’un hayon électrique. Étonnamment toutefois, le toit ouvrant ne fait pas partie des éléments de série. Il faut se procurer l’ensemble Privilège au coût de 3 100 $ pour l’obtenir. Pour ce prix, on en obtient toutefois deux, en plus d’hériter d’un système audio de qualité supérieure Bose à 13 haut-parleurs.
À l’arrière, l’accès est facilité par la grande ouverture des portes. La banquette médiane procure un confort adéquat pour deux personnes. Mais l’assise un peu trop basse limite considérablement le soutien pour les cuisses de celles qui y prennent place. Autrement, elles n’auront rien à dire au sujet du dégagement pour les jambes et la tête. La place centrale conviendra pour y placer un siège d’auto pour enfant ou pour de courts déplacements. Pour accéder à la troisième rangée de sièges, le Pathfinder est doté d’un mécanisme qui permet de faire glisser chaque section de la banquette médiane. Une fois installés, les passagers constateront, sans surprise, que le confort est correct, sans plus, et que l’espace y sera suffisant pour des personnes de plus petite taille et, une fois de plus, pour de plus courts trajets. Par ailleurs, l’espace utilitaire est très généreux, mais il est un peu plus restreint lorsque les sièges de la troisième rangée sont relevés.
Sobriété annoncée
Le V6 de 4,0 l qui propulsait la précédente génération de Nissan Pathfinder démontrait beaucoup d’ardeur à l’ouvrage. Pour motoriser le nouveau venu, Nissan l’a toutefois remplacé par un V6 de 3,5 l, qu’il a combiné à une boîte à variation continue (CVT). C’est un duo que l’on trouve dans de nombreux véhicules Nissan et Infiniti. Ce V6 développe 260 chevaux à 6 400 tr/min et un couple de 240 livres-pieds à 4 400 tr/min.
Bien que, sur papier, ces données soient un peu plus modestes que celles de la concurrence (le V6 du Santa Fe XL développe 290 chevaux, par exemple), les performances sont, dans la réalité, au rendez-vous, tant au moment d’enfoncer l’accélérateur pour accélérer ou effectuer un dépassement. Il faut dire que, malgré l’augmentation des dimensions du véhicule, le poids a chuté de plusieurs dizaines de kilogrammes, résultat de l’utilisation de la nouvelle structure et de composantes mécaniques telles que la boîte à variation continue (CVT) en remplacement de la boîte automatique conventionnelle. Parlant de cette boîte, elle fonctionne efficacement.
Au moment de passer à la pompe, il faudra néanmoins y mettre le prix. À la suite de mon périple, j’ai obtenu une consommation moyenne de 13,1 l/100 km, soit la même consommation mesurée lors de l’essai de son jumeau haut de gamme, l’Infiniti JX35. Consomme-t-il plus que les rivaux ? Non. Il y a pire. Le Mazda CX-9, par exemple. À tout le moins, il s’agit d’une réduction appréciable par rapport à la précédente génération, qui frisait les 16 l/100 km ! Mais il reste du travail à faire.
En mars dernier, Nissan a profité du Salon international de l’auto de New pour annoncer qu’il allait commercialiser une version hybride à compter de l’été prochain. Selon le constructeur, le Pathfinder hybride autoriserait une autonomie de 1 000 kilomètres. De plus, il a estimé que les acheteurs devraient débourser environ 3 000 $ de plus pour l’obtenir. L’ajout de cette version permettra à Nissan de jouer dans les platebandes de Toyota dont le Highlander est déjà commercialisé en livrée hybride. Si elle ne sous soustrait pas à notre dépendance au pétrole, elle favorisera néanmoins une réduction des émissions de CO2.
Voiture ou camion ?
Les changements apportés à la structure se traduisent inévitablement par un comportement routier plus près de celui d’une voiture que d’un camion. Sur la route, le Pathfinder 2013 offre sur une portée confortable, réagissant avec civisme sur les imperfections que rencontrent les pneumatiques de 18 po. En virages, il s’incline modérément, comme le font la plupart des rivaux. Ce n’est cependant pas le plus agile de la catégorie ni celui qui procure des sensations de conduite. À ce titre, le Mazda CX-9 l’emporte avantageusement. La direction est néanmoins bien dosée, mais elle ne transmet aucune sensation de la route. Les freins se montrent efficaces en toutes circonstances.
Le rouage intégral est offert en option. Ce système fonctionne efficacement dans des conditions enneigées, mais il ne rend pas le véhicule aussi compétent qu’auparavant pour la conduite hors route. Une commande permet néanmoins de verrouiller le couple de façon égale entre les roues avant et arrière. Par ailleurs, le véhicule autorise une capacité de remorquage maximale de 2 268 kg (5 000 lb). À ce titre, il perd quelques points en comparaison de la précédente mouture.
Cette nouvelle génération de Nissan Pathfinder ne révolutionne en rien la catégorie. Elle propose néanmoins beaucoup d’espace et de confort, ainsi qu’un groupe motopropulseur bien adapté et plus sobre en carburant que par le passé. De plus, le prix d’entrée de gamme de moins de 30 000 $ le rend plus concurrentiel en comparaison de certains rivaux comme le Mazda CX-9, le Honda Pilot. Pour peu que l’on ne cherche pas un véhicule au comportement routier pimenté, il constitue un choix intéressant à mettre dans la balance.
Fiche technique du Nissan Pathfinder SL 2013
- Prix de base 31 178 $
- Prix du modèle essayé 39 418 $
- Entraînement : traction
- Moteur : V6, DACT, 3,5 l, 260 chevaux, 240 lb-pi de couple
- Boîte : À variation continue