La présence de Qoros à Genève est avant tout une question d'image. Le constructeur tient à séduire l'Europe pour mieux convaincre le public chinois. Nous nous sommes installés à bord de la berline 3, qui sera lancée à l'automne chez nous.
On a déjà vu des constructeurs chinois au Salon de Genève. Parmi eux, BYD et Brilliance. Toutefois, Qoros a de toutes autres ambitions, puisque ses premiers modèles devraient être vendus en Europe dès l'automne. La première d'entre elles est la berline tricorps Qoros 3. Il s'agit là d'un modèle du segment C, qui entrera en concurrence avec les Volkswagen Jetta et Renault Fluence (dont la commercialisation a été arrêtée en France), de longueur quasi identique. Il faut donc considérer la 3 comme une compacte à coffre plus qu'une familiale proprement dite.
Esthétiquement, cette berline signée Gert Hildebrand (ex designer Mini) joue la sagesse. Il s'agit de toucher une clientèle chinoise sensible au classicisme et à l'aspect statutaire du véhicule. Sur ce point, la Qoros 3 fait mouche. Bien plus engageante en réalité qu'en photo, elle présente des volumes d'aspect solide et un souci du détail certain. La manière dont le logo est mis en valeur sur le couvercle de malle en est témoin, de même que le travail sur la partie inférieure du bouclier avant. En cela, Qoros se différencie nettement de ses compatriotes qui présentent produit générique sur produit générique.
Si Qoros va plus loin, c'est pour une simple et bonne raison : l'image. Cette marque créée ex-nihilo par Chery a pour but avant tout de séduire les Chinois, qui ne jurent que par les productions occidentales dès lors qu'on parle de haut de gamme. Ainsi, Qoros a-t-il fait appel à de nombreux sous-traitants européens pour la conception de son modèle : Bosch, Continental, Valeo… Dans cette optique, la commercialisation de ses modèles en Europe apparaît pour l'instant comme un simple coup de pub destiné à séduire la clientèle chinoise.
Pour l'Europe en effet, la Qoros 3 ne semble guère adaptée. D'une part parce qu'elle ne propose pas de Diesel. D'autre part parce que sa silhouette tricorps n'est pas adaptée au goût des Européens qui lui préfèrent les hayons. Ce n'est que partie remise : le constructeur travaille d'ores et déjà à un break et à une compacte surélevée à hayon, comme le prouvent les deux concept-cars également présentés sur le Salon de Genève.
La planche de bord s'inspire des créations Volkswagen. Sa finition, correcte, ne se montre toutefois pas aussi léchée. Image © LQA - N. Meunier |
Il ne fait nul doute que Qoros a choisi Volkswagen pour cible, comme en témoignent les lignes rigides de l'intérieur. Plutôt correcte, la finition ne se montre pas encore tout à fait à la hauteur de ce modèle. Les assemblages s'avèrent moins précis, les matériaux, certes moussés, moins flatteurs alors que le cendrier nous est resté dans la main lors de la manipulation… Le principal atout de cette Qoros 3 demeure son exceptionnelle habitabilité aux places arrière. Les Fluence et Jetta, pourtant de longueur très proche, ont du souci à se faire sur ce point. Le coffre se montre également volumineux, avec 450 litres. Si les charnières sont protégées pour ne pas écraser les bagages, on déplore la tôle nue de la plage arrière ainsi qu'un revêtement un peu léger. Rien de dramatique toutefois.
Reste une inconnue : celle du tarif. Les estimations varient entre 18.000 € et 20.000 € pour le modèle d'entrée de gamme, soit un petit peu moins qu'une Volkswagen Jetta de base, proposée pour 20.850 €. L'équipement devrait quant à lui se montrer généreux, avec notamment un écran tactile livré de série. Il faudra attendre les grilles de tarifs et surtout les essais pour en savoir plus |